Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/29

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— Et cette délicieuse ronde :


       Il était un corsage,
Et ron et ron petit pa ta pon,
       Il était un corsage
Qui avait tous ses bouton…, etc.


Et cætera, et cætera ! — Enfin, mon sort aura été bien étrange !… Mais ceci, n’allez pas le supprimer, c’est le chant de triomphe de l’usurpateur Claudius ; ça se chante sur l’air Pressentiments trompeurs !… vous savez ?


Je suis en mesure
De prouver que Dieu
Fera les doux yeux
À cette aventure !


Allons, c’est entendu. Voici le manuscrit, je vous le reconfie, mon cher William. D’ailleurs le spectacle ne commence qu’à dix heures et j’irai, un peu avant, voir dans vos coulisses comment ça marche. En attendant, vous ne voudriez pas que je vous objurgasse d’accepter ceci ?

Les deux étoiles empochent et sortent à reculons.

William déclame en sourdine à sa camarade :


La démence est partout, et, sans cérémonie
Frappe l’humble marchand ou l’acteur de génie,
Et la garde qui veille aux portes du palais,
       N’en défend pas Hamlet.


— Pauvre jeune homme ! soupire angéliquement Kate, et c’est qu’il n’a pas du tout l’air dangereux...