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Celui-ci m’exhorta de nouveau au sacrifice, me citant comme exemple le divin crucifié qui était mort pour les péchés des hommes.

À sept heures, le geôlier m’apporta mon déjeuner, mais je ne pris qu’une tasse de café, auquel on avait ajouté une forte dose de cognac. Cette eau-de-vie me redonna un peu des forces que j’avais si vite perdues, et je décidai de me défendre devant le juge.

À l’heure fixée pour ma sentence, on m’amena devant la cour.

Stand up ! cria tout à coup l’huissier.

Le juge, un vieillard, coiffé d’une perruque blanche, revêtu d’une toge aux épaulettes d’hermine, fit son entrée solennelle, flanqué de deux huissiers. Il lut immédiatement la sentence :

« Oliver Reilly, vous avez été trouvé coupable d’assaut grave et de meurtre sur la personne de la fillette Jefferson et vous avez été condamné à mort par contumace. Votre crime est l’un des plus révoltants dont fassent mention les annales criminelles de la colonie. Vous avez pu, pour un temps, vous dérober aux conséquences de votre forfait, mais la justice a le bras long, et la Providence a voulu qu’elle vous atteigne, la veille de la date fixée pour votre exécution.

« Malgré votre absence, votre procès a été équitable : vous avez été trouvé coupable par