Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/188

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— Non, mais les choses historiques m’intéressent beaucoup.

— Y a du monde comme ça, paraît-il. Il en vient souvent, ici, qui disent la même chose que vous. Ça doit être des gens qui n’ont pas grand’chose à faire !

— Vous croyez ?

— Oui, c’est tous des gens qui arrivent ici en « machines », qui viennent nous parler du vieux manoir des de Gaspé ! Tenez ! Aimeriez-vous à voir le portrait de la bâtisse ?

— Avec plaisir ! Cela ne vous dérange pas trop ?

— Ça m’permettra de me reposer. On travaille assez fort chez les habitants ! J’dis pas ça pour me plaindre, vous savez ! Mais…

— Vous avez une grosse famille ?

— J’ai quasiment honte d’le dire ! J’ai seize enfants bien « grouillants ».

— Je vous félicite, Madame !

— C’est plus facile que d’les nourrir ! Vous ne devez pas en avoir « gros », vous ! Vous êtes p’t’être ben garçon, « itou » ?

— J’ai une fille.

— Y me semblait ! Si vous en aviez élevé seize, sur une terre, vos félicitations seraient moins enthousiastes !

— C’est à voir !

— Entrez toujours, Monsieur, pendant que je décrotterai mes souliers.