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peine. Tenez, vous voyez devant vous une brave petite fille, brave comme son beau capitaine, et qui priera bien Notre-Dame de la Garde pour vous.

— À la bonne heure ! Je vous retrouve encore une fois. Votre générosité est la seule récompense que j’attends de vous, et cela suffit à mon bonheur. Dans quelques jours, je vous quitterai pour Québec où je dois rendre compte de mes travaux et de mes dernières explorations. Quand je reviendrai au printemps, ma première visite sera pour celle qui m’a procuré les seuls moments de vrai bonheur depuis mon adolescence.

— Je ne vous dis pas adieu, mais au revoir, en attendant une lettre de vous à chaque courrier.

— Comptez sur moi, Angéline, et de votre côté il faudra que chaque cométique qui partira de la Rivière-au-Tonnerre m’apporte une lettre de ma fiancée ?

Jacques et Angéline arrivaient en ce moment près de la modeste demeure des Guillou où les attendait un bon dîner de morue fraîche qu’André Guillou avait été pêcher dans la matinée.


XVI


L’arpenteur Marcheterre, qui avait profité des bons soins d’Antoinette Dupuis au dispensaire, était suffisamment remis pour entreprendre le voyage à Québec en avion.

Par un beau matin de novembre, où la froide bise commençait à fouetter la figure, Jacques et son compagnon quittèrent la Rivière-au-Tonnerre, au milieu des acclamations de la foule qui s’était donné rendez-vous encore une fois sur la grève pour dire un dernier merci au capitaine.

Angéline assista au départ de son fiancé, et tout le monde était surpris du calme qu’elle manifesta, quand Jacques vint lui dire un dernier mot d’adieu.