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Air : Jeune fille aux yeux noirs.

   Accourez tous, enfants de la noble Bretagne,
Écouter les exploits d’un preux Cornouaillais,
Napoléon, César, Cyrus et Charlemagne,
Alexandre-le-Grand, s’éclipsent désormais.

   Corret était le nom du chef de sa lignée,
Théophile-Malo, ses deux surnoms chrétiens ;
Latour-d’Auvergne était la noblesse gagnée
Par ses aïeux pour prix de services anciens.

   Où fut jadis un camp de légions romaines,
À Carhaix le héros avait reçu le jour ;
Il ne connut jamais les richesses humaines,
Malgré l’antiquité du blason des Latour.

   Son esprit élevé brillait d’un lustre immense ;
Son vaste cœur brûlait d’un feu de charité ;
Et jamais sous les cieux sa pure conscience
Ne se souilla de haine ou bien d’iniquité.

   Aucun lieu de la terre et du monde aucun âge
N’enfanta tel docteur, si profond érudit ;
De vingt-deux nations il savait le langage ;
Qui, pour lui disputer, serait assez hardi ?

   Avant que le destin ne mit à Louis seize
L’impitoyable sceau des révolutions,
Capitaine il portait la cocarde française ;
Et commandait la fleur de tous nos bataillons.

   Ami du roi Français, le souverain d’Espagne
Était aussi du sang des Capet de Bourbon ;
Et les guerriers marins de la Grande-Bretagne,
Avaient pris ou surpris la ville de Mahon.

   Le roi d’Espagne en proie aux plus vives alarmes,
Demande, puis reçut, du cousin son ami,
Latour-d’Auvergne, afin de relever ses armes,
Et conjurer l’effort d’un si rude ennemi.

   Un assaut général marque son arrivée,
Mais la terreur saisit le soldat Espagnol ;
Un capitaine tombe, et sa troupe effrayée
Laisse en fuyant son chef étendu sur le sol.

   Les Anglais, à l’abri de dessus leurs murailles,