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La perte des germes fécondants est la plus grande faute aux yeux de la société et de Dieu.

L’Iranien sans femme est dit « au dessous de tout. »

Le père dispose de sa fille et le frère de sa sœur.

La jeune fille doit être vierge. Le prêtre dit au père : « Vous donnez cette vierge pour la réjouissance de la terre et du ciel, pour être maîtresse de maison et gouverner un lieu. »

L’acte conjugal doit être sanctifié par une prière : « Je vous confie cette semence, ô Sapondamad » (la fille d’Ozmuzd).

Chaque matin, le mari doit invoquer Oschen (qui donne abondamment les germes).

Si l’amant se dérobe, la femme qu’il a rendue mère a le droit de le tuer.

L’infanticide et le concubinage sont punis de mort, mais la loi n’édicte rien contre les femmes « publiquement amoureuses, gaies et contentes, qui se tiennent par les chemins et se nourrissent au hasard de ce qu’on leur donne. » Cette tolérance est une sorte de soupape ouverte aux passions pour empêcher le concubinage et l’adultère.

Zoroastre recommande aussi l’accouplement des bestiaux.

Il prescrit de traiter les chiens presque aussi bien que les hommes ; sera damné celui qui frappera une chienne mère. Dans tout l’Orient on ne retrouve qu’au Thibet ce soin presque pieux pour les chiens. Outre les préceptes sur le mariage et les souillures, il y a beaucoup d’autres points de ressemblance entre l’Avesta et la Bible. M. Renan en a conclu qu’il y a eu certainement un croisement entre le développement iranien et le développement juif. M. de Bunsen a publié un livre pour démontrer que le Christianisme n’est autre chose que la doctrine de Zoroastre, transmise par un certain nombre d’intermédiaires jusqu’à saint Jean dont l’évangile est, selon quelques uns, l’expression de la doctrine secrète de Jésus, de sa métaphysique. Il soutient que la formule « je crois au père, au fils et à l’esprit » à laquelle se réduisait, d’après M. Michel Nicolas, le Credo des premiers chrétiens, n’est pas juive, mais qu’elle vient de Zoroastre.