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sévère et monotone sont iconophobes et très sobres de manifestations religieuses. C’est affaire de tempérament et de climats. Le Bouddhisme primitif, presque sans culte, n’a pas survécu dans l’Inde iconophile ; le Bouddhisme définitif s’est conformé, au Tibet, au tempérament iconophile de la race des Bod qui, peut-être, se confond avec celle des Dravidiens ou Soudras de l’Inde auxquels on attribue une origine Touranienne.




En Chine et dans les pays de civilisation chinoise, c’est-à-dire l’Annam, le Japon et la Corée, le Bouddhisme s’est allié ou superposé aux religions nationales, produits naturels du sol et de la race ; en Chine à la religion des Ancêtres (Confucius) et des Esprits (Laotse) ; au Japon au Shintoïsme où s’étagent chronologiquement et hiérarchiquement les Esprits ou Génies, la physiolâtrie des grandes forces naturelles et les dynasties divines[1]. Au réalisme de ces peuples, il a ajouté son idéal dans la mesure que comportait la nature plus ou moins superficielle de chacun d’eux. Les divers degrés de cet éclectisme, les combinaisons variées qu’il a admises et les progrès ou excroissances issus de ces combinaisons ou des luttes

  1. Nous possédons aujourd’hui la traduction du plus important des livres sacrés du Shintoïsme. Elle a été publiée par,. M. Léon de Rosny sous le titre d’Histoire des Dynasties divines (Ouvrage couronné par l’Académie des Inscriptions).