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Les protestants missionnaires ou savants, ont étudié avec soin et paraissent avoir décrit avec impartialité les effets du Bouddhisme dans l’immense Empire Chinois et ils pensent qu’il en a préparé l’évangélisation en inculquant dans les idées de ces peuples l’incarnation, la rédemption, la vie future, la rémission partielle des péchés par la pénitence, l’imitation des vertus des saints, une miséricorde infinie pour l’homme dans le cœur du Bouddha ou des Bouddhas, analogue à la miséricorde infinie du cœur de Jésus, la prière incessante, et enfin une foi pieuse quoique vague et indécise en un être suprême qui se trouve au fonds des croyances bouddhistes et indiennes.

En même temps le Bouddhisme semble vouloir se retremper et se raviver à la source de l’Occident. Le Japon a envoyé à Paris de savants Bouddhistes pour nous soumettre leurs systèmes ; ils ont débattu chez eux avec un de nos savants (M. Guimet), les articles d’un catéchisme bouddhiste aujourd’hui enseigné officiellement. Ce peut être le premier pas dans la voie d’une rénovation.

L’Europe est donc en mesure de conquérir progressivement l’Extrême-Orient par tous les moyens de civilisation y compris les moyens moraux et religieux. C’est la destinée providentielle des races supérieures telles que celles de l’Occident, d’améliorer les races inférieures qui peuplent l’Asie et l’Afrique. Elles doivent leur apporter une morale pure et élevée, l’ordre, la paix, la puissance et la fécondité sans bornes de l’industrie et de la science. Elles ne peuvent, il est vrai, s’acclimater assez dans une grande partie de l’Asie et dans l’Afrique équatoriale pour les