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Anéantissement de l’organe de la vue.

Ici disparoissent encore toutes les traces de l’organe de la vue, qui est si utile aux animaux les plus parfaits. Cet organe, qui a commencé à manquer dans une partie des mollusques et des annelides, se retrouve ensuite dans les crustacés, les arachnides et les insectes, quoique dans un état fort imparfait, et où il est d’un usage très-borné ; mais après eux, cet organe se trouve tout-à-fait anéanti.

On peut même regarder que cette partie du corps d’un grand nombre d’animaux qu’on nomme leur tête, n’a plus ici d’existence ; car le renflement de l’extrémité antérieure du corps de quelques vers n’étant le siège ni d’un cerveau, ni de l’organe de l’ouïe, ni de celui de la vue, puisque tous ces organes manquent dans les animaux des classes qui suivent, le renflement dont il est question ne peut être considéré comme une tête.


TROISIÈME DIVISION.

7.o Les Vers (classe 11e du règne animal).

Gemmipares internes, à corps mou, plus ou moins alongé, régénératif, ne subissant point de métamorphose, et n’ayant jamais d’yeux ni de pattes articulées.

LES vers doivent suivre immédiatement les insectes, venir avant les radiaires, et occuper le onzième rang dans le règne animal. C’est parmi eux qu’on voit commencer la tendance de la nature à établir le systême des articulations, systême qu’elle a ensuite exécuté complètement dans les insectes, les arachnides et les crustacés. Mais l’organisation des vers moins parfaite que celle des insectes, puisqu’ils n’ont plus de nerfs, plus d’yeux et plus de pattes réelles, force de les placer après eux ; et le nouveau mode de forme que commence en eux la nature pour établir le systême des articulations, et s’éloigner de la disposition rayonnante des parties, prouve qu’on doit les placer avant les radiaires.