Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/105

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d’entrer dans aucun détail pour prouver ce fait suffisamment connu.

Cependant, quelque vieux que soit un arbre, tous ceux de ses bourgeons qui se développent au printemps, présentent des individus qui portent constamment, d’abord, l’empreinte de la plus tendre jeunesse, qui, six semaines après, prennent les traits plus vigoureux d’un développement complet, et qui, après un état stationnaire de peu de durée, offrent progressivement les caractères d’une vieillesse qui les conduit à la mort avant que l’année de leur naissance soit écoulée.

Qui n’a pas été frappé du charme que nous offre au printemps le feuillage naissant des arbres, quel que soit leur âge, du vert tendre et délicat de ce feuillage, exprimant alors la jeunesse réelle des individus ! Y a-t-il le moindre trait dans ces parties nouvelles qui annonce qu’elles appartiennent à un être très-vieux et sur le point de cesser de vivre ? Non ; tous les bourgeons qui s’y développent encore sont des individus particuliers qui ne participent nullement à la décrépitude du vieil arbre en question. Tant qu’il en pourra faire vivre, chacun de ces individus aura sa jeunesse, parviendra à sa maturité, et arrivera ensuite à sa vieillesse particulière, qui se terminera par sa destruction. L’arbre qui les soutient est donc un végétal composé, sur lequel vivent, se développent