Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/144

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jamais excités aussi sont-ils toujours proportionnels aux causes qui les produisent. De là vient que les lois de ces mouvemens se sont trouvées déterminables, et qu’elles ont donné lieu à une science particulière qu’on nomme mécanique, à laquelle les mathématiques sont applicables. [1]

Dans les animaux, au contraire, les mouvemens subits qu’on leur observe ne s’opérant que par des excitations sur des parties concrètes, mais molles et contractiles, on ne trouve plus de rapports déterminables entre la cause excitante, sa force et les mouvemens produits ; la nature même des mouvemens d’une partie qui se contracte, semble à ceux qu’ailleurs les causes physiques exécutent.

D’après ce que je viens d'exposer, on voit que les animaux diffèrent énormément par leur nature des autres corps vivans dépourvus de parties irritables, tels que les végétaux. Aussi, possèdent-ils,

  1. On m’objectera peut-être, comme exception au principe que je viens de poser, que les matières qui entrent en fermentation ont alors des mouvemens excités. Mais on se tromperait à cet égard ; car, outre que les corps qui fermentent se détruisent, ce qui n’a point lieu dans les animaux qui se meuvent, je ne vois pas que les mouvemens des corps qui fermentent soient en rien comparables aux mouvemens excités des animaux, aucune des parties de ces corps n’étant contractile.