Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/219

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les mêmes circonstances, s’ils eussent généralement et toujours conservé les mêmes habitudes, et s’ils n’en eussent jamais changé ni formé de nouvelles ; ce que l’on a, en effet, pensé, et ce qui n’a aucun fondement.

L’erreur où nous sommes tombés à cet égard, prend sa source dans la difficulté que nous éprouvons à embrasser dans nos observations un temps considérable. Il en résulte pour nous l’apparence d’une stabilité dans les choses que nous observons, stabilité qui pourtant n’existe nulle part.

De là, l’idée que toutes les races des corps vivans sont aussi anciennes que la nature, qu’elles ont toujours été ce qu’elles sont actuellement, et que les matières composées qui appartiennent au règne minéral sont dans le même cas ; de là, résulterait nécessairement que la nature n’a aucun pouvoir, qu’elle ne fait rien, qu’elle ne change rien, et que, n’opérant rien, des lois lui sont inutiles ; de là, enfin, il s’ensuivrait que, ni les végétaux, ni les animaux ne sont ses productions.

Pour conserver une pareille opinion et entretenir une erreur de cette sorte, il faut bien se garder de rassembler et de considérer les faits qui nous sont présentés de toute part ; et il faut repousser toutes les observations qui les constatent ; car les choses sont assurément bien différentes.

Laissant à l’écart les faits connus et les observations