Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/253

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Ici, l’on est autorisé à admettre l’existence de la faculté de sentir, puisque l’on trouve un centre de rapport pour les nerfs des sensations, et que déjà l’on aperçoit effectivement un ou plusieurs sens particuliers et très-distincts.

Cependant, les animaux dont je viens de parler, ont encore des muscles ; ils jouissent donc à-la-fois du mouvement musculaire et de la faculté de sentir. Mais nous avons vu que le mouvement musculaire et le sentiment étaient deux facultés indépendantes ; parmi les nerfs des animaux en question, il y en a donc qui ne servent qu’aux sensations, et d’autres qui ne sont employés qu’à l’excitation musculaire. Sans doute, les uns et les autres ne nous paraissent que des nerfs ; ce sont, néanmoins, deux sortes d’organes particuliers ; puisque, outre qu’ils donnent lieu à deux facultés très-distinctes, ils agissent de deux manières différentes ; les nerfs des sensations agissant du dehors vers un centre intérieur, tandis que ceux qui servent au mouvement agissent d’un ou plusieurs centres intérieurs, vers les muscles qui doivent se mouvoir. Ainsi, lorsqu’on observe, dans un animal, plusieurs facultés différentes, on peut être assuré qu’il possède plusieurs sortes d’organes particuliers pour les produire.

Enfin, dans les animaux de l’ordre le plus relevé, c’est-à-dire, dans ceux dont le plan d’organisation est le plus composé et avance le plus vers son perfectionnement,