Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/274

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quelque sorte contraints ; et que leurs habitudes, le plus souvent, les entrainent encore.

A quoi donc tient ce grand pouvoir des habitudes, pouvoir qui se fait si fortement ressentir à l’égard des animaux intelligens, et qui exerce sur l’homme même un si grand empire ! Je crois pouvoir jeter quelque jour sur cette question importante, en exposant les considérations suivantes.

Pouvoir des habitudes : Toute action, soit de l’homme, soit des animaux, résulte essentiellement, de mouvemens intérieurs, c’est-à-dire, de mouvemens et de déplacemens de fluides subtils internes qui l’excitent et la produisent. Par fluides subtils, j’entends parler des différentes modifications du fluide nerveux ; car ce fluide seul a dans ses mouvemens et ses déplacemens la célérité nécessaire aux effets produits. Maintenant je dis que, non-seulement les actions constituées par les mouvemens des parties externes du corps sont produites par des mouvemens et des déplacemens de fluides subtils internes, mais même que les actions intérieures, telles que l’attention, les comparaisons, les jugemens, en un mot les pensées, et telles encore que celles qui résultent des émotions du sentiment intérieur, sont aussi dans le même cas. Certainement, toutes les opérations de l’intelligence, ainsi que les mouvemens visibles des parties du corps, sont des actions ; car leur exécution très-prolongée entraîne effectivement des fatigues et