Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/278

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tions ou à ces émotions ; appareil, enfin, qui constitue dans l’individu qui le possède, une puissance qui peut le faire agir.

Ainsi, ces animaux sont réellement privés de cette conscience, de ce sentiment intime d’existence, dont jouissent ceux qui, doués de l’appareil dont je viens de parler, peuvent éprouver des sensations, et être agités par des émotions intérieures. Or, les animaux très-imparfaits dont il s’agit, ne possédant nullement le sentiment interieur en question, ne sauraient avoir ou faire naître en eux la cause excitatrice de leurs mouvemens. Elle leur vient donc évidemment du dehors, et dès lors elle n’est assurément pas à leur disposition ; aussi aucun de leurs besoins n’exige qu’elle le soit ; ce que j’ai déjà fat voir. Tout ce qu’il leur faut se trouve à leur portée ; ce ne sont des animaux que parce qu’ils sont irritables.

Je terminerai cette partie par une remarque importante et relative aux besoins des différens animaux ; besoins qui ne sont nulle part, ni au-dessus, ni au-dessous des facultés qui peuvent y satisfaire.

On observe que, depuis les animaux les plus imparfaits, tels que les premiers des infusoires, jusqu’aux mammifères les plus perfectionnés, les besoins, pour chacun d’eux, s’accroissent avec la composition progressive de leur organisation ; et que les facultés nécessaires pour satisfaire partout à ces besoins, s’accroissent aussi partout dans la même proportion. Il