Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/333

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voyons en eux la possibilité ou la nécessité de subir divers changemens. Mais aussi, tous ces corps se montrent ou se retrouvent constamment les mêmes à nos yeux, ou à-peu-près tels, dans tous les tems ; et on les voit toujours, chacun avec les mêmes qualités ou facultés, et avec la même possibilité ou la même nécessité d’éprouver des changemens.

D’après cela, dira-t-on, comment vouloir leur supposer une formation, pour ainsi dire, extra-simultanée, une formation successive et dépendante, en un mot, une origine particulière à chacun d’eux, et dont le principe puisse être déterminable ! pourquoi ne les regarderait-on pas plutôt comme aussi anciens que la nature, comme ayant la même origine qu’elle-même, et que tout ce qui a eu un commencement ?

C’est, en effet, ce que l’on a pensé et ce que pensent encore beaucoup de personnes même très-instruites : elles ne voient, dans toutes les espèces, de quelque sorte qu’elles soient, inorganiques ou vivantes ; elles ne voient, dis-je, que des corps dont l’existence leur parait à-peu-près aussi ancienne que celle de la nature, que des corps qui, malgré les changemens et l’existence passagère des individus, se retrouvent les mêmes dans tous les renouvellemens.

Or, l’existence de ces espèces, que nous revoyons toujours à très-peu-près semblables, quoique les corps qui en constituent les individus, changent,