Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/41

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dans un degré quelconque, constitue ce qu’on nomme l’intelligence, c’est-à-dire, qui donne à l’individu le pouvoir d’employer des idées, de comparer, de juger, de vouloir ; que cette faculté, dis-je, est très-distincte de celle qui constitue le sentiment ; qu’elle lui est bien supérieure, et qu’elle en est tout-à-fait indépendante.

On peut, en effet, penser, juger, vouloir, sans éprouver aucune sensation, et l’on sait que si l’organe très-composé qui donne lieu aux actes d’intelligence, vient à être lésé, à subir quelqu’altération, les idées alors ne se présentent plus qu’avec désordre, se dérangent, soit partiellement, soit totalement, selon la partie altérée de l’organe ou l’étendue de l’altération, et même se perdent entièrement si l’altération est considérable ; tandis que la faculté de sentir reste dans son intégrité et n’en éprouve aucun changement.

Qui ne sait que la folie, la démence, sont les résultats d’une altération invétérée dans l'organe où s'exécute le phénomène de la production des idées, et des opérations entre les idées, comme le délire est la suite d’une altération du même organe, mais qui est plus passagère, étant produite par une fièvre ou une affection moins durable. Or, dans tous ces cas, et particulièrement dans la folie où le fait est plus facile à constater, il est connu que l’organe du