Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/51

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serait probablement nuisible à des animaux si délicats.

Le vrai en cela est que ce fut d’abord d’après les organisations animales les plus perfectionnées que l’on s’est formé une opinion sur la nature des animaux en général ; et maintenant, cette opinion reçue fait que l’on se sent porté à regarder comme système toute considération qui tend à la renverser, quelqu'appuyée qu’elle soit par les faits et par l’observation des lois de la nature.

Sans avoir besoin d’entrer ici dans plus de détails, je crois avoir prouvé qu’il n’est pas vrai que tous les animaux soient généralement doués du sentiment ; j'ai démontré même que cela est impossible :

1.° Parce que tous les animaux ne possèdent point l’appareil nerveux nécessaire à la production du sentiment ;

2.°       Parce que tous les animaux ne sont pas même munis de nerfs, et qu’il n’y a que des nerfs aboutissant à un centre de rapport, qui puissent donner lieu a la faculté de sentir ;

3.° Parce que la faculté d’éprouver des sensations n’est pas nécessaire à tous les animaux, et qu'elle pourrait même être très-nuisible aux plus frêles et aux plus imparfaits de ces êtres ;

4.° Parce que le sentiment est un phénomène organique, et non la faculté particulière d’aucune matière quelconque ; et que ce phénomène, quelqu’