Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/84

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sation, sans possibilité de retour, qu’on nomme la mort de l’individu.

Ce sont-là les dix caractères essentiels des corps vivans, caractères qui leur sont communs à tous. Or, on ne trouve rien de semblable à l’égard des corps inorganiques. Leur nature conséquemment est très différente.

Par cette opposition des caractères qui distinguent les corps vivans de ceux qui ne peuvent posséder la vie, on apercevra facilement l’énorme différence qui se trouve entre ces deux sortes de corps ; et l'on concevra, malgré tout ce que l’on peut dire, qu’il n’y a point d’intermédiaire entre eux, point de nuance qui les rapproche et qui puisse les réunir. Les uns et les autres, néanmoins, sont de véritables productions de la nature : ils résultent tous de ses moyens, des mouvemens répandus dans ses parties, des lois qui en régissent tous les genres, enfin, des affinités, grandes ou petites, qui se trouvent entre les différentes matières qu’elle emploie dans ses opérations.

Quoique les corps vivans soient ici ceux qui nous intéressent le plus, puisque les objets dont nous ayons à nous occuper en font partie, je ne développerai aucun des caractères cités qui leur sont propres. Je rappélerai seulement quelques considérations importantes, qui dérivent de ces caractères, et qu’il est nécessaire de ne pas perdre de vue ; savoir :

1.° Que tous exigent, pour pouvoir vivre, c’est-