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influence des circonstances

de brouter l’herbe, ne marche que sur la terre, et se trouve obligé d’y rester sur ses quatre pieds la plus grande partie de sa vie, n’y exécutant, en général, que peu de mouvement, ou que des mouvemens médiocres. Le temps considérable que cette sorte d’animal est forcé d’employer, chaque jour, pour se remplir du seul genre d’aliment dont il fait usage, fait qu’il s’exerce peu au mouvement, qu’il n’emploie ses pieds qu’à le soutenir sur la terre, pour marcher ou courir, et qu’il ne s’en sert jamais pour s’accrocher et grimper sur les arbres.

De cette habitude de consommer, tous les jours, de gros volumes de matières alimentaires qui distendent les organes qui les reçoivent, et de celle de ne faire que des mouvemens médiocres, il est résulté que le corps de ces animaux s’est considérablement épaissi, est devenu lourd et comme massif, et a acquis un très-grand volume, comme on le voit dans les éléphans, rhinocéros, bœufs, buffles, chevaux, etc.

L’habitude de rester debout sur leurs quatre pieds pendant la plus grande partie du jour, pour brouter, a fait naître une corne épaisse qui enveloppe l’extrémité des doigts de leurs pieds ; et comme ces doigts sont restés sans être exercés à aucun mouvement, et qu’ils n’ont servi à aucun autre usage qu’à les soutenir, ainsi que le reste