Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/379

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Quelques Observations relatives à l’Homme.

Si l’homme n’étoit distingué des animaux que relativement à son organisation, il seroit aisé de montrer que les caractères d’organisation dont on se sert pour en former, avec ses variétés, une famille à part, sont tous le produit d’anciens changemens dans ses actions, et des habitudes qu’il a prises et qui sont devenues particulières aux individus de son espèce.

Effectivement, si une race quelconque de quadrumanes, surtout la plus perfectionnée d’entre elles, perdoit, par la nécessité des circonstances, ou par quelqu’autre cause, l’habitude de grimper sur les arbres, et d’en empoigner les branches avec les pieds, comme avec les mains, pour s’y accrocher ; et si les individus de cette race, pendant une suite de générations, étoient forcés de ne se servir de leurs pieds que pour marcher, et cessoient d’employer leurs mains comme des pieds ; il n’est pas douteux, d’après les observations exposées dans le chapitre précédent, que ces quadrumanes ne fussent à la fin transformés en bimanes, et que les pouces de leurs pieds ne cessassent d’être écartés des doigts, ces pieds ne leur servant plus qu’à marcher.

En outre, si les individus dont je parle, mus