Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/11

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Aux exemples trop peu nombreux cités par l'auteur, nous ajouterons ceux que la science moderne a réunis. Cherchant à persuader par le raisonnement plutôt que par des faits positifs, Lamarck a partagé le travers des philosophes allemands de la nature. Goethe, Oken, Carus, Steffens. Aujourd’hui on raisonne moins, et l’on démontre davantage. Le lecteur, pour être convaincu, exige des preuves palpables, des faits matériels bien constatés; à chaque objection, il veut une réponse précise, et il ne se rend que lorsqu’il est pour ainsi dire accablé sous le poids de l’évidence. C’est ainsi que nous procéderons; nous accumulerons ces preuves qui avaient entraîné la conviction personnelle de Lamarck, mais qu’il eut le tort de ne pas communiquer à l’appui de ses raisonnements. Quand on lit sa Philosophie zoologique, on entrevoit pourquoi des esprits rigoureux tels que Cuvier et Laurent de Jussieu n’ont point admis ses conclusions; on comprend qu’ils les aient combattues. On ne saurait en effet attendre d’un savant absorbé par ses propres recherches qu’il se mette en quête des faits qui doivent étayer les théories conçues par un autre. Il ne faut donc pas s’étonner si l’éloge académique de Lamarck par Cuvier, lu après la mort de Cuvier