Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/143

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Si l'on eut considéré que toutes les lignes de séparation que l'on peut tracer dans la série des objets qui compose un des règnes des corps vivants, sont réellement artificielles, sauf celles qui résultent des vides à remplir, cela ne fut point arrivé. Mais on n'y a point pensé; on ne s'en doutait même pas, et presque jusqu'à ce jour, les naturalistes n'ont eu en vue que d'établir des distinctions entre les objets, ce que je vais essayer de mettre en évidence.

« En effet, pour parvenir à nous procurer et à nous conserver l'usage de tous les corps naturels qui sont à notre portée, et que nous pouvons faire servir à nos besoins, on a senti qu'une détermination exacte et précise des caractères propres de chacun de ces corps était nécessaire, et conséquemment qu'il fallait rechercher et déterminer les particularités d'organisation, de structure, de forme, de proportion, etc., etc., qui différencient les divers corps naturels, afin de pouvoir en tout temps les reconnaître et les distinguer les uns des autres. C'est ce que les naturalistes, à force d'examiner les objets, sont, jusqu'à un certain point, parvenus à exécuter.

« Cette partie des travaux des naturalistes est celle qui est la plus avancée: on a fait, avec raison, depuis environ un siècle et demi, des efforts immenses pour la perfectionner, parce qu'elle nous aide à connaître ce qui a été nouvellement observé, et à nous rappeler ce que nous avons déjà connu, et parce qu'elle doit fixer les connaissances des objets