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deux sortes de corps, ni d’entreprendre de les lier par aucune nuance, ce qu’on a vainement tenté de faire.

Tous les corps vivants connus se partagent nettement en deux règnes particuliers, fondés sur des différences essentielles qui distinguent les animaux des végétaux; et malgré ce qu’on en a dit, je suis convaincu qu’il n’y a pas non plus de véritable nuance par aucun point entre ces deux règnes, et par conséquent qu’il n’y a point d’animaux-plantes, ce qu’exprime le mot zoophite, ni de plantes-animales.

L'irritabilité dans toutes ou dans certaines parties est le caractère le plus général des animaux; elle l’est plus que la faculté des mouvements volontaires et que la faculté de sentir, plus même que celle de digérer. Or, tous les végétaux, sans en excepter même les plantes dites sensitives, ni celles qui meuvent certaines de leurs parties à un premier attouchement ou au premier contact de l’air, sont complètement dépourvus d'irritabilité; ce que j’ai fait voir ailleurs.

On sait que l’irritabilité est une faculté essentielle aux parties ou à certaines parties des animaux, qui n’éprouve aucune suspension, ni aucun anéantissement dans son action, tant que l’animal est vivant, et tant que la partie qui en est douée n’a reçu aucune lésion dans son organisation. Son effet consiste en une contraction que subit dans l’instant toute la partie irritable, au contact d’un corps étranger; contraction qui cesse avec sa cause et qui se renouvelle