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Ainsi l’eau imprime à l’organisme végétal des modifications profondes qui se traduisent non seulement dans les formes extérieures, mais dans la structure anatomique. M. Duval—Jouve a démontré qu’une plante aquatique, quelle que soit la famille à laquelle elle appartienne, présente des cellules cloisonnées aérifères. Dans un même genre, le genre Iris par exemple, les Iris germanica et florentina, plantes terrestres, ne présentent pas de cellules cloisonnées, les Iris fœtida, et pseudacorus, espèces aquatiques, en sont pourvues. Dans le genre Eryngium, mêmes différences; les espèces européennes sont terrestres, leurs feuilles ont des nervures divergentes; les espèces aquatiques de l’Amérique portent de longues feuilles rubanaires à nervures parallèles, réunies entre elles par des cloisons transversales.

L’influence de l’eau sur la forme et l’organisation des animaux n’est pas moins remarquable, et le développement des réservoirs d’air chez les végétaux aquatiques rapelle les cloisons traversées par le siphon des coquilles univalves du nautile et des ammonites, les vésicules aérifères des acalèphes hydrostatiques, les boucliers avec