Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se nourrissant de vermisseaux et de petits reptiles, ils courent, mais ne volent pas.

On a vu que chez les oiseaux tout à fait aquatiques, tels que les manchots et les pingouins, ces mêmes ailes se sont converties en nageoires; par contre, dans les poissons volants, les nageoires pectorales ont assez d’envergure pour qu’ils puissent s’élancer hors de l'eau et se soutenir quelque temps dans l’air, afin d’échapper à leurs ennemis. Ces nageoires présagent pour ainsi dire les ailes des oiseaux et des chauves-souris. Au contraire, dans les anguilles, les lamproies et les myxines, dont le corps cylindrique et allongé glisse facilement dans l’eau, les nageoires pectorales et ventrales, devenues inutiles, disparaissent, la nageoire caudale suffit seule à la natation. Dans une foule d’insecte, les ailes n’existent que chez le mâle, sont incomplètes ou avortées chez la femelle. Les mâles du papillon des vers à soie, qui sont élevés dans les magnaneries, n’exerçant plus leurs ailes en volant à l’air libre, celles-ci ont diminué de génération en génération, et actuellement ces mâles ont des ailes trop courtes et incapables de les soutenir; ils battent des ailes, mais ils ne volent plus. La sélection naturelle produit les mêmes effets. Dans l’île de Madère et celles qui l’avoisinent, les insectes coléoptères sont souvent emportés