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qui lui sont nuisibles et de sacrifier ceux qui lui sont utiles; il tourne ses armes contre lui-même, tue son semblable, et des milliers d’êtres humains périssent dans l’intérêt de quelques individus privilégiés dont la vie n’est jamais compromise dans ces luttes sanglantes.

Comme classificateur, Lamarck laissera dans la science un nom comparable à ceux de Linné, de Cuvier et de Jussieu. C’est lui qui, en 1794, établit[1] la division fondamentale des animaux en deux embranchements, les vertébrés et les invertébrés. Plus tard, en 1799, il séparaIbid., p. 176. les crustacés des autres animaux articulés, avec lesquels ils étaient confondus. En 1800, il distingua les arachnides des insectes; enfin, en 1802, il délimita la classe des annélides, dont Cuvier venait de faire connaître l’organisation, et montra que les cirrhipèdes différaient des mollusques[2] et se rapprochaient des crustacés. Le premier aussi, il fit voir que les batraciens[3], quoique munis de pattes, sont beaucoup plus voisins des poissons que les serpents, qui en sont dépourvus. Toutes ces divisions, tous ces rapprochements ont été

  1. Philosophie zoologigue, t. Ier, p. 130.
  2. Ibid., p. 179.
  3. Ibid., p. 163.