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tretenaient les eaux coulant du plateau supérieur par le ruisseau Josse, le Grenouillère et la Traversière ; mais du moins on avait ouvert, à l’extrémité de ce marais, la rue Neuve de Gouët et pavé les principales rues. Le pont de Gouédic avait été reconstruit, en 1744, avec des pierres qu’on alla chercher à une assez grande distance, sans soupçonner qu’on en avait une carrière sous la main. On avait enfin préparé pour l’avenir un nouveau quartier, en faisant, en 1759, circuler une route, dite depuis lors le chemin de Brest, entre l’enclos des Cordeliers et celui des Ursulines. Ce n’est pas sans résistance que cette voie fut acceptée. Les commerçants, qui se croyaient ruinés par l’abandon de l’ancienne route, offrirent, en 1785, de concert avec la communauté, jusqu’à 25,000 livres pour faire ouvrir un nouveau chemin à travers la ville, de la porte Rennaise à la porte Mortaise. Le tracé fut maintenu et la ville s’y résigna, puisqu’elle s’occupa de dégager les abords du quartier Saint-Guillaume. De 1783 à 1788, on ouvrit, à l’entrée de ce quartier, un champ de foire et la petite promenade, inaugurée sous le nom de promenade Necker ; on démolit, par mesure d’utilité publique, la porte de Rennes ; on construisit des prisons qui coûtèrent à la municipalité 15,000 livres, sans compter une forte subvention de l’administration du domaine ; on fit le premier plan de la ville. Ces travaux coïncidaient avec ceux de l’agrandissement du port du Légué, que nous allons faire connaître.

Dès le commencement de son règne, Louis XVI avait accordé au port du Légué la liberté du commerce et un entrepôt pour le commerce des colonies. Bientôt on y établit un bureau pour la marque des toiles. Les fabricants des toiles dites de Bretagne, qui étaient obligés jusqu’alors de les expédier à Saint-Malo, à Morlaix ou à Nantes, faisaient remarquer avec raison, depuis longtemps, qu’ils auraient beaucoup moins de frais s’il leur était permis d’exporter par Saint-Brieuc. Leurs plaintes furent écoutées et le Légué devint le débouché naturel des fabriques de Moncontour, de Quintin et d’Uzel.

En même temps, l’accès et le séjour du port étaient