Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marais en question. Formant alors de plus vastes projets, la ville demanda qu’on fit un plan général du port, depuis le pont de Gouët jusqu’à la tour de Cesson, avec l’indication des travaux à effectuer pour l’améliorer et l’agrandir ; et, en attendant, elle poursuivit l’achèvement du canal.

Le devis établi par l’ingénieur Perroud s’élevant à 14,183 livres, la communauté fut obligée d’emprunter 12,000 livres. Le général de la paroisse de Saint-Michel, qui avait mis cette somme en réserve pour reconstruire son église, la lui prêta généreusement sans intérêts, avec faculté de remboursement en dix annuités. On avait réuni, à cet effet, une assemblée générale des seigneurs, des notables et des principaux propriétaires, et c’est en vertu de son autorisation que le contrat d’emprunt fut consenti, le 3 mai 1786. Enfin, en 1788, le quai Lambert fut commencé sur la rive droite. Il fut ainsi appelé, parce que M. de Kerigant en posa la première pierre au nom de M. Lambert, contrôleur général des finances, dont le concours avait été utile à la ville dans cette circonstance.

C’est ici le moment de jeter un coup-d’œil sur la topographie de Saint-Brieuc en 1789. Plaçons-nous à l’arrivée de la route de Rennes, sur l’emplacement de la porte qu’on venait de démolir, et parcourons rapidement les principaux quartiers.

À l’entrée de celui de Saint-Guillaume s’élevait la vieille collégiale. Le nouveau chemin de Rennes à Brest tournait la collégiale du côté opposé à la ville et se dirigeait vers Saint-Pierre, en séparant l’enclos des Cordeliers de celui des Ursulines. Le vaste domaine des Cordeliers, dont le lycée actuel n’est qu’une partie, s’étendait de la croix Guibour à la Venelle-ès-Chevriers et occupait ainsi l’étage supérieur d’un versant incliné vers le Gouët, et sur lequel la ville de Saint-Brieuc est assise.

Vis-à-vis de l’établissement des Cordeliers, et un peu au-dessous, à la porte Thomasse (Caserne et Providence), était le couvent des Ursulines, dont les dépendances dépassaient la Venelle-ès-Chevriers et touchaient presque aux jardins de l’évêché.