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salle de spectacle. Le lendemain, il y eut une grande revue de la garde nationale.

Quelques mois auparavant, Saint-Brieuc avait vu passer la princesse Clémentine et, à peu d’intervalle, son frère, le prince de Joinville, que son service appelait à Brest.Tous ces jeunes princes plaisaient par leur simplicité et leur affabilité, et ceux qui les acclamaient ne paraissaient pas douter de la stabilité d’un trône soutenu par une si brillante famille. L’effet le plus immédiat de la visite du duc de Nemours fut un don de 15,000 fr. accordé, sur la demande du prince, à l’église Saint-Michel. D’autres projets mis à l’étude suivirent leur cours régulier.

Outre les visites princières, l’année 1843 vit à Saint-Brieuc une exposition des produits de l’industrie départementale. Cette exposition eut lieu du 27 juin au 6 juillet, pendant les fêtes des courses. L’effet en fut très satisfaisant, aussi bien pour le résultat sérieux que pour le coup d’œil, car on y trouva, non sans étonnement, les produits d’une industrie assez avancée, à côté de quelques essais artistiques. Une seconde exposition industrielle eut lieu du 14 au 23 juin 1846, dans de bonnes conditions. L’exposition de 1843 avait constaté l’état de l’industrie dans le département, celle de 1846 en marqua le progrès.

Le 4e congrès de l’Association bretonne, qui se tint à Saint-Brieuc le 27 octobre 1846, continua sur un autre terrain l’enquête ouverte par l’exposition industrielle, et fit profiter l’agriculture et l’archéologie des Côtes-du-Nord des travaux et des lumières d’un grand nombre d’hommes distingués de la Bretagne.

Quelques projets considérables étaient à l’étude depuis plusieurs années. Celui d’un bassin à flot au Légué fut chaleureusement accueilli par le conseil municipal et voté par la Chambre en 1846 ; celui d’un chemin de fer par Loudéac fut combattu comme contraire aux intérêts de Saint-Brieuc. On eut aussi un autre sujet d’inquiétude. La grève des courses offrait quelques inconvénients, que l’administration supérieure avait demandé à la ville de faire disparaître. Ne recevant pas complète satisfaction, elle