Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TREIZIÈME
MÉDITATION



LA SOLITUDE


Heureux qui, s’écartant des sentiers d’ici-bas,
À l’ombre du désert allant cacher ses pas,
D’un monde dédaigné secouant la poussière,
Efface, encor vivant, ses traces sur la terre,
Et, dans la solitude enfin enseveli,
Se nourrit d’espérance et s’abreuve d’oubli !
Tel que ces esprits purs qui planent dans l’espace,
Tranquille spectateur de cette ombre qui passe,
Des caprices du sort à jamais défendu,
Il suit de l’œil ce char dont il est descendu !…