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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/297

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HARMONIES POÉTIQUES


On dit que c’est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
Et qui donne aux petits enfants
Une âme aussi pour te connaître.

On dit que c’est toi qui produis
Les fleurs dont le jardin se pare,
Et que sans toi, toujours avare,
Le verger n’aurait point de fruits.

Aux dons que ta bonté mesure
Tout l’univers est convié ;
Nul insecte n’est oublié
À ce festin de la nature.

L’agneau broute le serpolet,
La chèvre s’attache au cytise,
La mouche au bord du vase puise
Les blanches gouttes de mon lait ;

L’alouette a la graine amère
Que laisse envoler le glaneur,
Le passereau suit le vanneur,
Et l’enfant s’attache à sa mère.

Et, pour obtenir chaque don
Que chaque jour tu fais éclore,
À midi, le soir, à l’aurore,
Que faut-il ? Prononcer ton nom !