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A


M. ÉMILE DE GIRARDIN


(PRÉAMBULE)




En vous adressant, mon cher Girardin, ce nouveau volume de ces notes intimes que le public a appelées Confidences, je ne puis m’empêcher de sentir un nouveau serrement de cœur. Ce que j’avais trop prévu est arrivé. En ouvrant ma vie, elle s’est évaporée. Ce journal de mes impressions a trouvé grâce, indulgence, intérêt même auprès de quelques lecteurs, si j’en crois les anonymes bienveillants qui m’ont écrit. Mais les critiques austères et âpres, ces hommes qui délayent jusqu’à. nos larmes dans leur encre, pour donner plus d’amertume à leurs sarcasmes, n’ont pas pardonné à ces épanchements d’une âme de vingt ans. Ils ont cru, ou ils ont fait semblant de croire, que je recherchais une misérable