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troisième époque.
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Mais quand à cette voix, revenu de mon rêve,
Pour m’essuyer les yeux ma tête se relève,
Que l’ombre de mon front s’éclaire, et que je voi
Ce visage charmant, tout en eau devant moi,
Se relever aussi, s’éclairer à mesure
Comme un miroir vivant de ma propre figure,
Comme une ombre animée où tout ce que je sens
Bat dans un autre cœur, se peint dans d’autres sens ;
Quand je pense que Dieu me rend, dans ce seul être,
Tous ceux parmi lesquels sa bonté me fit naître,
Que ce pauvre orphelin n’a que moi pour appui,
Qu’il existe en moi seul comme moi tout en lui,
Que mon bras est son bras, que ma vie est sa vie,
Et que Dieu même a fait l’amitié qui nous lie,
Ah ! mes larmes bientôt tarissent, et mon cœur
Dans un seul sentiment trouve assez de bonheur !