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post-scriptum.

autant qu’on m’accusât d’athéisme, cette grande cécité morale de quelques hommes privés, par je ne sais quelle affliction providentielle, du premier sens de l’humanité, du sens qui voit Dieu. Parce que le poëte voit Dieu partout, on a cru qu’il le voyait en tout. On a pris pour panthéisme aussi le mot de saint Paul, ce premier commentateur du christianisme : In illo vivimus, movemur et sumus. C’est le mien. Mais refuser l’individualité suprême, la conscience et la domination de soi-même à Celui qui nous a donné l’individualité, la conscience de nous-mêmes et la liberté, c’est refuser la lumière au soleil et la goutte d’eau à l’Océan. Non : mon Dieu est le Dieu de l’Évangile, le Père qui est au ciel, c’est-à-dire qui est partout.

Mais en voilà trop sur un si petit livre, qui ne doit rien soulever de si lourd, qui ne doit rien toucher de si haut.

Paris, 26 mars 1836.