Qu’anime un sacré levain,
Avec un souffle de vie,
Prêtée un jour et ravie,
Tu fais un être divin !
Frères ! qu’elle sera belle
La société des saints
Où va nous attirer celle
Qui vit encor dans nos seins !
Où s’uniront dans la gloire,
Comme dans cette mémoire,
Génie, amour et beauté,
Ces trois sublimes images
De tes plus parfaits ouvrages,
Symbolique Trinité !
Là ces âmes fugitives
Qui, sans se poser au sol,
Ne font, cherchant d’autres rives,
Qu’effleurer nos flots du vol ;
Là ces natures célèbres
Qui traversent nos ténèbres
En y jetant leur éclair ;
Là ces enfants et ces femmes,
Toute cette fleur des âmes
Qui laisse un parfum dans l’air.
Vous y souriez ensemble
A ceux qui cherchent vos pas,
Divins esprits que rassemble
Le cher souci d’ici-bas !
Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/301
Cette page n’a pas encore été corrigée