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JÉRUSALEM




Le 28 octobre, nous partons, à cinq heures du matin, du désert de Saint-Jean-Baptiste. Nous attendons l’aurore à cheval, dans la cour du couvent, fermée de hautes murailles, pour ne pas communiquer, dans les ténèbres, avec les Arabes et les Turcs pestiférés du village et de Bethléem. À cinq heures et demie, nous sommes en marche ; nous gravissons une montagne toute semée de roches grises énormes, et attachées en bloc, les unes les autres, comme si le marteau les avaient cassées. — Quelques vignes rampantes, aux feuilles jaunies par l’automne, se traînent dans de petits champs défrichés dans les intervalles des rochers, et d’énormes tours de pierres, semblables à celles dont