Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/117

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ai eu plusieurs à mon service qui n’observaient pas rigoureusement ces préceptes de leur intolérance. Leur origine est connue ; ils étaient maîtres de Balbek vers le seizième siècle ; leur tribu, en grandissant, s’étendit d’abord sur les flancs de l’Anti-Liban, autour du désert de Bkâ ; ils le traversèrent plus tard, et se mêlèrent aux Druzes dans cette partie de montagnes qui règne entre Tyr et Saïde ; l’émir Yousef, inquiet de leur voisinage, arma les Druzes contre eux, et les repoussa du côté de Saphadt et des montagnes de Galilée : Daher, pacha d’Acre, les accueillit et fit alliance avec eux en 1760 ; ils étaient déjà assez nombreux pour lui fournir dix mille cavaliers. À cette époque, ils s’emparèrent des ruines de Tyr, village au bord de la mer, appelé maintenant Sour ; ils combattirent vaillamment les Druzes, et défirent complètement l’armée de l’émir Yousef, forte de vingt-cinq mille hommes ; ils n’étaient eux-mêmes que cinq cents, mais la rage et la vengeance en firent autant de héros, et les querelles intestines qui divisaient les Druzes entre l’émir Mansour et l’émir Yousef contribuèrent aux succès des Métualis ; ils abandonnèrent Daher, pacha d’Acre, et leur abandon causa sa perte et sa mort : Djezzar-Pacha, son successeur, s’en vengea cruellement sur eux.

Depuis 1777, Djezzar-Pacha, maître de Saïde et d’Acre, travailla sans relâche à la destruction de ce peuple : ces persécutions les contraignirent à se réconcilier avec les Druzes ; ils rentrèrent dans le parti de l’émir Yousef, et, quoique réduits à sept ou huit cents combattants, ils firent plus dans cette campagne, pour la cause commune, que les vingt mille Druzes et Maronites réunis à Deir-el-Kamar ; ils s’emparèrent seuls de la forteresse de Mar-Djebba, et pas-