Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/179

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dentale, cette voûte a un embranchement plus élevé et plus vaste encore, qui se prolonge sur la plate-forme des petits temples que nous avions visités les premiers. Nous retrouvâmes là le grand jour, le torrent épars parmi d’innombrables morceaux d’architecture roulés des plates-formes, et de beaux noyers croissant dans la poussière de ces marbres. Les autres édifices antiques de Balbek, disséminés devant nous dans la plaine, attiraient nos regards ; mais rien n’avait la force de nous intéresser après ce que nous venions de parcourir. Nous jetâmes, en passant, un coup d’œil superficiel sur quatre temples qui seraient encore des merveilles à Rome, et qui ressemblent ici à des œuvres de nains. Ces temples, les uns de forme octogone, et très-élégants d’ornements, les autres de forme carrée avec des péristyles de colonnes de granit égyptien, et même des colonnes de porphyre, me semblent d’époque romaine. L’un d’eux a servi d’église, dans les premiers temps du christianisme ; on distingue encore des symboles chrétiens ; il est découvert et ruiné maintenant ; les Arabes le dépouillent à mesure qu’ils ont besoin d’une pierre pour supporter leur toit, ou d’une auge pour abreuver leurs chameaux.

Un messager de l’émir des Arabes de Balbek nous cherchait et nous rencontra là. Il venait, de la part du prince, nous souhaiter une heureuse arrivée, et nous prier de vouloir bien assister à une course de djérid, espèce de tournoi qu’il donnerait en notre honneur, le lendemain matin, dans la plaine au-dessous des temples. Nous lui fîmes nos remercîments, nous acceptâmes, et j’envoyai mon drogman, accompagné de quelques-uns de mes janissaires, faire, de ma part, une visite à l’émir. Nous rentrâmes chez l’évêque pour