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DAMAS




2 avril 1833.


Revêtu du costume arabe le plus rigoureux, j’ai parcouru ce matin les principaux quartiers de Damas, accompagné seulement de M. Baudin, de peur qu’une réunion un peu nombreuse de visages inconnus n’attirât l’attention sur nous. Nous avons circulé d’abord pendant assez longtemps dans les rues sombres, sales et tortueuses du quartier arménien. On dirait un des plus misérables villages de nos provinces. Les maisons sont construites de boue ; elles sont percées, sur la rue, de quelques petites et rares fenêtres grillées, dont les volets sont peints en rouge. Elles sont basses, et les portes surbaissées ressemblent à des portes d’étables. Un tas d’immondices et une mare d’eau et de