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la moindre violation de domicile à l’égard de ces pauvres religieux, la résolution d’Ibrahim est de les exterminer jusqu’au dernier, ou de les chasser dans les déserts de l’Arabie Pétrée. J’ajoute (et ceci semble leur faire une vive impression) que si les forces d’Ibrahim-Pacha ne suffisent pas, les pachas de l’Europe sont décidés à venir eux-mêmes, et à les mettre à la raison. En attendant, je les engage à payer le tribut. Depuis ce jour-là jusqu’au jour de mon départ, j’ai eu constamment à ma suite, malgré toutes mes instances pour les congédier, un certain nombre de scheiks bédouins de Bethléem, d’Hébron et du désert de Saint-Jean, qui ne cessaient de m’implorer pour la réduction du tribut. Rentré au camp dans la vallée de la piscine de Salomon, sous les murs de Sion, je reçois la visite d’Abougosh, qui vient avec son oncle et son frère s’informer de nos nouvelles. Je lui donne le café et la pipe, et nous causons une heure à la porte de ma tente, assis chacun sous un olivier.




Même date.


Un courrier de Jaffa m’apporte des lettres d’Europe et de Bayruth, et me les remet sous les remparts de Jérusalem. Ces lettres me rassurent sur la santé de ma fille ; mais comme elle ajoute au bas de la lettre de sa mère qu’elle ne veut pas absolument que j’aille en Égypte en ce moment, je