Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/74

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Afin de guérir les plaies du héros !… »
Et Marko, au nom de Dieu, pitoyable
Et touché de compassion dans son cœur,
Accorda la vie à la Wila de la montagne.
Et la Wila se mit à cueillir des herbes ;
En les cueillant, elle répondait aux cris de Marko :
« Attends, attends, frère d’adoption, je reviens. »
Et la Wila ayant rassemblé les plantes de la forêt,
Elle en guérit les blessures du héros.
Plus beau devint le royal Milosch,
Plus douce devint sa voix ;
La blessure de son cœur se ferma,
Et le cœur du héros fut plus fort qu’auparavant…
Alors la Wila s’enfonça sous les ombrages de Mirotsch,
Et Marko avec son frère d’adoption
Chevauchèrent vers les frontières de Oretsche ;
Ils traversèrent à gué les eaux de Timock
Près de Brégowo le grand village,
Et allèrent jusqu’aux frontières de Widin.
Cependant la Wila disait à ses sœurs :
« Écoutez bien, Wilas, mes sœurs !
Ne me lancez pas après les guerriers dans la forêt,
Quand Marko, fils de roi, est dans la contrée,
Lui et son bon coursier le Scharatz,
Et sa massue rapide et dorée.
Comme il m’a frappée de cette arme pesante !
À peine ai-je pu sauver ma vie ! »