Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/90

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À travers la ville le More reprit sa route
Avec la vierge et tout le cortége des noces.
Mais quand ils arrivèrent devant l’hôtellerie,
De nouveau la porte en était ouverte.
Le More pousse vivement sa cavale ;
Il veut voir qui est dans l’auberge.
Marko était assis au milieu de la cour ;
Assis, il se délectait à boire un vin pourpré ;
Mais il ne buvait point comme il est coutume de boire :
Dans un bassin qui contenait douze mesures
Il buvait d’abord, puis donnait le reste au Scharatz.
Une envie de querelle saisit le More ;
Mais à la porte, et bien attaché,
Le coursier du héros lui barrait le passage,
Et donnait des coups de pied à la cavale.
Alors le More retourna vers sa suite,
Et tous se dirigèrent vers le marché.

À cet instant Marko se lève ;
Il jette à l’envers sa pelisse fourrée,
Il retourne son bonnet de peau de loup,
Il rattache les sangles de son coursier,
Suspend son outre à demi vide aux flancs du Scharatz,
Assujettit sa pesante et forte massue,
Prend en main sa lance de guerre,
S’élance sur le dos du coursier,
Et, l’éperonnant, il vole sur la place de Stamboul.

Marko atteint le cortége des noces,