Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/209

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II.

Et ça dit, monsieur, je m’en allai pendant sept ans de ville en ville, de chantier en chantier, avec ma boucharde et ma têtue, demandant de l’ouvrage là où il y en avait, et me perfectionnant dans mon état autant que ça se peut à un pauvre garçon trop âgé déjà pour apprendre à lire, à écrire et à tracer des profils au crayon sur le papier. Mais la pierre, par exemple, je la pliais et la dépliais ainsi qu’un papier. Les maîtres m’aimaient et les camarades aussi, parce que j’étais fidèle avec les uns, et, tant que je pouvais, serviable avec les autres.

III.

Ce fut de ce moment, monsieur, que je pris la résolution de ne gagner que juste ce qui m’était nécessaire pour mon pain, pour mes habits, pour l’usure de mes outils et pour ma place sous une tuile dans les villages, dans les chantiers ou dans les maisons pour lesquels je travaillais. Seule-