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Page:Lambeau - Histoire des communes annexées à Paris en 1859. La Chapelle Saint-Denis.djvu/5

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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

Le village, peuplé de vignerons et de laboureurs, et plus tard de nombreux cabaretiers échelonnés le long de la grande route, est entièrement dans les mains de l’abbaye, laquelle, vers le XVe siècle, afferme l’administration locale, la mairie, à un habitant s’obligeant à faire payer les dîmes. Ensuite, elle établit une justice ou bailliage, avec un certain nombre d’officiers représentant l’autorité abbatiale, et administrant l’ensemble de la seigneurie.

Le bailliage de la Chapelle fonctionne depuis le moyen âge jusqu’à la Révolution ; c’est un organisme à la fois judiciaire, rural, urbain et édilitaire chargé, sous l’autorité du bailli nommé par l’abbé de Saint-Denis, de rendre la justice, d’organiser la police et la voirie de la localité et de ses dépendances. Sans doute, il arrive parfois que les habitants sont consultés sur certains points concernant la vie urbaine, mais ils le sont simplement pour donner leur avis au bailli qui les interroge. Et ils n’ont ni locaux, ni archives, se réunissant au porche de l’église, à l’issue de la messe paroissiale, sous la présidence du plus ancien d’entre eux, le syndic des habitants, et la consultation, transmise à l’officier de justice qui statue à son gré.

Quoique bien modeste et ne comptant qu’une très faible population, notre village est, durant de longs siècles, le siège du bailliage et de la seigneurie, qui y fonctionnent avec tout l’appareil de la justice, dans une petite maison proche de l’église, avec sa salle d’audience, ses geôles et sa grange dîmeresse ; les fourches patibulaires, le gibet, étant plantés un peu plus loin, dans la campagne voisine. Un plan infiniment précieux, du moins pour notre travail, daté de 1704, qui est le terrier de la seigneurie, donne la configuration du village avec l’indication de toutes ses maisons