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LAIDE

c’est nier toutes les lois de la vraie galanterie, que je vous souhaite vis-à-vis de moi, ainsi soit-il ! Le sermon achevé, passons à la pénitence. Je me remarierai à un homme de mon rang, de ma situation, de ma caste, mon égal, sinon plus, en noblesse, et j’ai fait au prince Croscio l’offre de lui donner une main qu’il convoite mais à des conditions qu’il refuse. Il est trop épris, en effet, pour accepter ce que j’entends imposer à mon second mari. Quoi donc ? demandez-vous. Un cavalier-servant, beau peintre, dont j’établirai les droits par contrat, selon les respectables et anciennes coutumes de notre vieille aristocratie italienne, et selon les us de notre propre famille, dont j’ai consulté tous les papiers, et qui me fournit le modèle que je veux suivre. Je n’ai caché à personne le refus de Croscio, j’ai dit ses motifs, et les termes de ma proposition, et j’ai déclaré que quiconque se présenterait pour m’épouser devait se soumettre aux restrictions d’un mariage des siècles passés. L’acte est écrit chez mon notaire, et copié conforme à l’acte de