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LAIDE

Hélène et Guy quittèrent l’hôtel dans une voiture découverte, au galop de deux chevaux magnifiques, dont le jeune homme, en connaisseur, vanta la belle allure et la robe d’un gris argenté. Ils se dirigèrent vers la place de l’Arc-de-Triomphe, et Guy, quoiqu’il fût Parisien, admira du haut des Champs-Élysées ces milliers d’étoiles, les unes fixes dans leurs lignes ou dans leurs guirlandes, les autres mobiles comme des nuées de lucioles. Cette lumière diamantée, qui ruisselle au milieu des feuilles des arbres, apporte si bien à l’esprit l’idée d’une fête perpétuelle que les plus vieux habitués ne peuvent la retrouver chaque soir sans un plaisir joyeux toujours nouveau.

Il faisait doux et frais. Les jeunes gens traversèrent les beaux ponts éclairés par ce gaz ardent, qui se jette à la Seine aussitôt allumé, qui nage, se mire dans l’eau et ajoute à son éclat brûlant de beaux reflets mouillés.

La voiture courut sous le feuillage luisant des platanes. Elle s’arrêta en face de l’hôtel de