Page:Lambert - Laide.pdf/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
LAIDE

purs. La fille de Martial voit défiler dans son cerveau égaré toutes les nymphes des bois. Elles prennent la forme des bouleaux, l’aspect du marbre, et chuchotent des paroles sans espoir. Hélène distingue chacun des mots de ces voix païennes et les entend tour à tour répéter :

« La sombre Hécate réserve la paix élyséenne aux mortelles imparfaites qui s’offrent à elle dans la mort. »

Une sorte de vertige saisit Hélène. Elle glisse du gazon et marche sur les roseaux.

« La paix élyséenne ! » murmure la jeune femme, dont les pieds brûlants effleurent l’eau froide.

Elle jette un adieu inconscient à la vie, fait un pas encore, s’enfonce, et croit mourir.