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LAIDE

lanteries ses émotions, devenait coquette enfin, elle cessait d’être amoureuse. Libre, comme les jolies femmes croient toujours l’être, certaines qu’elles sont de trouver des défenseurs intéressés de leur indépendance, madame Guy Romain sourit à l’idée d’être pour son mari bien plus une épreuve qu’une consolation.

Elle parcourut encore une fois en se couchant la lettre du pauvre séducteur de marquises bourgeoises, puis elle se glissa dans son lit, évoqua un à un les souvenirs du jour où son impertinent camarade lui avait proposé ce singulier mariage. Elle se remit en présence de ses humiliations, de ses révoltes, de sa torture. Celui-là même qui insultait à sa laideur quatre mois auparavant allait peut-être bientôt faire injure à sa beauté, parler de ses droits d’époux, après avoir si lestement banni tout devoir de son union conjugale.

La jeune femme rit d’un air dédaigneux, dont elle écouta le son pour bien se convaincre que le retour de Guy, au lieu de l’attendrir, provo-