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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 11.djvu/1173

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COMAYAGUA — COMBAREL

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large vallée dominée à l’O. par les Montecillos, et arrosée " par le rio Humaya (mer des Antilles). Dans les environs, de nombreuses ruines indiennes attestent que la région a été autrefois bien peuplée ; la fondation de la ville actuelle remonte à la conquête espagnole. Un chemin de fer en construction reliera Comayagua avec Port d’Omoa au fond du golfe de Honduras (V. Honduras [rép. de]). COMBA (Emilio), écrivain italien, né en 1839 à San-Germano-Cbisone, dans le Vaudois piémontais. Professeur à Vlnstituto valdese de Florence, il fonda, en -1873, la Rivista cristiana et s’occupa principalement de polémique religieuse. Citons, parmi ses écrits : Francesco Spiera, épisode de l’histoire de la réforme en Italie ; Baldo Lvpertino, martinc délia rcligione e délia libertà, ouvrage du même genre que le précédent ; Introduzione alla storia délia Ri forma in Italia ; une Histoire des Vaudois d’Italie, avant et après la Réforme. R. G. Biul. : A. de Gubernatis, Dictionnaire international des écrivains du jour ; Florence, 1889, gr. in-8. COMBABUS est le héros d’un roman fabuleux qui a été conservé dans l’écrit de Lucien, connu sous le nom de la Déesse syrienne. Lucien raconte que Combabus fut un serviteur dévoué d’Antiochus Soter qu’il avait accompagné dans ses expéditions et dont il avait su acquérir la confiance entière. Le roi lui confia la garde de son épouse Stratonice pendant un voyage que celle-ci avait entrepris à Hiérapolis pour élever un temple à la grande déesse. Combabus accepta cette charge, mais poussa le dévouement au point de se châtrer de ses propres mains et d’enfermer son membre dans une cassette d’or qu’il remit à Antiochus lui-même. A son retour, il fut accusé par ses ennemis d’avoir voulu abuser de la reine ; d’après d’autres, Stratonice elle-même aurait fait des propositions à Combabus qui les aurait repoussées et aurait été accusé ensuite par cette femme, marchant sur la trace de la femme de Putifar, de Phèdre et de Sthenobée. Antiochus, selon la légende, ajouta foi à ces calomnies et condamna Combabus à mort. Quand il devait être mené aux supplices, il demanda au roi d’ouvrir la cassette qu’il lui avait confiée. Le roi reconnut alors l’innocence de son serviteur si dévoué. Une statue de bronze fut élevée en l’honneur de Combabus dans le temple d’Hiérapolis. D’autres racontaient que Combabus s’était mutilé pour résister aux désirs de la déesse même. Sa légende a évidemment du rapport avec celle du Lydien Atys qui se mutilait lui-même en l’honneur de la déesse Cybèle ; comme en Lydie les galli, les hiérodules de Syrie suivaient l’exemple de Combabus. 11 est évident que l’histoire de Combabus ne peut être contemporaine d’Antiochus Soter et que toute cette légende repose sur une fable. Antiochus épousa Stratonice qui avait été l’épouse de Seleucus Nicator, père d’Antiochus Soter. Le père céda sa femme à son fils, d’après le conseil du célèbre médecin Erasistrate. Le récit est si connu que nous n’avons pas à y revenir. Nous connaissons ensuite, par une inscription cunéiforme datant de l’année 43 de l’ère des séleucides ("269 av. J.-C), qu’à cette époque la reine Stratonice était l’épouse aimée d’Antiochus Soter. Des légendes se sont établies sur cette femme à cause de la notoriété et de l’étrangeté de ses aventures.

La légende de Combabus remonte plus haut ; nous retrouvons ce nom dans l’épopée babylonienne d’Istoubar, le fameux héros populaire de la Chaldée. Celui-ci tue Khumbaba, le féroce tyran d’Elam. Après l’avoir tué, Istoubar est aimé par la déesse Istar, l’Astartée des Syriens ; il repousse ses offres amoureuses d’une manière grossière et est en butte à la vengeance de la déesse outragée. Celle-ci envoie un taureau céleste pour tuer Istoubar et son compagnon Eabani ; les guerriers tuent le taureau, et Istoubar jette à la face d’Istar les testicules du monstre vaincu, après quoi il entre triomphalement à Erech. Il est incontestable que cette légende chaldéenne a donné naissance à la fable (le Combabus et a été modifiée par sa pérégrination à travers les pays différents, comme toutes les légendes ont été transformées en passant d’une contrée à une autre. Le Khumbaba babylonien a été confondu avec son vainqueur, aimé par Istar qui, dans la légende syrienne, aime également le héros qui la repousse. La fable populaire a attribué pareillement cet amour malheureux à Stratonice. Il se peut que dans l’épopée chaldéenne dont nous ne possédons que des fragments, Khumbaba ait été convoité par Istar qui, méprisée par le tyran, l’aurait livré à son vainqueur. L’histoire du taureau mutilé par Istoubar a laissé un souvenir dans celle de Combabus. En tout cas, la connexité des légendes de Combabus et de Khumbaba est incontestable. COMBACONAM. Ville de la présidence de Madras, Inde du Sud. Située sur une des branches du delta de la Caveri ; 45,000 hab.

COMBAILLAUX. Corn, du dép. de l’Hérault, arr. de Montpellier, cant. des Matelles ; 171 hab. COMBALOT (Théodore)," prédicateur catholique, né à Chàtenay (Isère) le 21 août 1798, mort en 1873. D’abord disciple de Lamennais, il porta dans les chaires les doctrines du journal /’ Avenir. Il prêcha, devant Charles X, le carême de 1830. Il ne tarda pas à désavouer Lamennais, et reçut de Clément XVI le titre de vicaire apostolique. Il fut successivement vicaire général des diocèses de Rouen, d’Arras et de Montpellier. L’éloquence fougueuse, souvent ampoulée, parfois triviale, de ce prédicateur, finit par être mise entièrement au service du matérialisme religieux de la hiérarchie romaine. On peut citer parmi ses publications : Eléments de philosophie catholique (Paris, 1833) ; la Connaissance de Jc’sus-Christ, etc. (Paris, 1841 ; 4 e éd., 1852) ; Mémoire adressé aux évoques de France et aux pères de famille sur la guerre faite à la société par le monopole universitaire (Paris, 1844), brochure qui valut à son auteur un mois d’emprisonnement ; Conférences sur les grandeurs de la sainte Vierge (Paris, 1858). F.-H. K.

COMBAREL, arabisant français, né en 1816, mort en 1809. Il avait débuté par l’étude de la peinture quand, une circonstance fortuite l’ayant amené à l’Ecole des langues orientales, il prit goût à l’étude des langues sémitiques et en particulier de la langue arabe. Nommé professeur à la chaire publique d’arabe d’Oran en 1850, Combarel montra dans son enseignement de réelles et solides qualités. Il mourut à Alger presque subitement, un mois à peine après avoir été appelé à remplacer Bresnier, et sans avoir pu mettre en œuvre les nombreux matériaux qu’il avait amassés. Combarel a laissé une nouvelle édition de la Djaroumiya (Paris, 1844) ; un Cahier d’écritures arabes avec texte explicatif (Paris, 1848) ; une édition autographiée etvoyellée du conte des Mille et une Nuits, le Pêcheur et le Génie (Oran) ; des Rudiments de la grammaire arabe (Paris, 1865 ; la première partie a seule paru), et enfin, le Falot de l’arabisant en arabe et en français (Oran, 1865, 1. I— VII) . Cette dernière publication, qui contenait une critique très vive de la traduction en arabe d’une proclamation adressée par Napoléon IU aux indigènes de l’Algérie, valut à son auteur de vifs désagréments, mais elle montra en même temps l’élégance avec laquelle Combarel était capable de rédiger en langue arabe. COMBAREL de Lewal (Louis), homme politique français, né dans le Puy-de-Dôme le 11 févr. 1808. Envoyé à la Chambre des députés en 1839 par le collège de Riom, réélu en 1842 et en 1846, il siégea au centre gauche, prit souvent la parole, mais n’eut aucun succès : « C’est un homme toujours courant et essoufflé, a dit un de ses biographes, ayant l’air de poursuivre la diligence, partie sans lui, parce qu’il ne s’est pas présenté à l’heure au bureau. » Il ne réussit pas beaucoup mieux dans le journalisme qu’à la tribune. Représentant du Puy-de-Dome a l’Assemblée nationale, il vota la constitution républicaine de 1848, mais il ne tarda pas à soutenir la politique de l’Elysée. Il fit aussi partie de l’Assemblée législative où, de 1849 à 1851, il s’associa par ses discours et par son suffrage à toutes les mesures de réaction. Le coup d’Etat du 2 Décembre le fit rentrer dans la vie privée.